Céline et Julien en transition
Dans les dernières semaines, j’ai vécu un véritable choc, une révélation sur l’avenir de notre monde. Ce choc a eu lieu quelques semaines avant que le Pacte pour la transition soit largement diffusé. Il a eu lieu le lendemain de la publication du rapport du GIEC (sans pour autant en être une conséquence directe). Il a changé ma vie à jamais. Je vous raconterai plus en détails ce choc dans l’article suivant.
Alors oui, j’ai signé le Pacte et je m’engage à réduire mon impact sur la planète. Mais je veux surtout agir pour permettre à mes enfants (et aux générations futures) de vivre heureux dans/malgré le monde de demain. Je vous livre donc mes modestes petit pas réalisés jusqu’à maintenant, ma prise de conscience de l’urgence d’agir et mes projets pour l’avenir. Mon but est de témoigner de ce qui raisonne en moi depuis ces quelques semaines, mais je trouve plus clair d’expliquer où on était rendus auparavant.
Commençons par notre vie avant le CHOC….
Notre famille a pris conscience de l’importance d’adopter un mode de vie plus éco-responsable il y a environ 4 ans. On avait déjà quelques habitudes assez « basiquement » éco-responsables (recycler, composter, prendre les transports en communs, manger peu de viande, éviter les grandes surfaces, manger bio) mais on a décidé de commencer une démarche pour tendre vers le zéro déchet afin de réduire notre empreinte sur la planète. Je dois avouer que c’est mon chéri qui est le moteur principal de toute cette démarche et je lui suis profondément reconnaissante de me ramener à la réalité quand les doutes ou le découragement (et puis à quoi bon ? oui mais est-ce mal d’acheter cette pizza toute emballée? ou ce petit pull chez H & M ?) s’emparent de moi.
Notre premier geste dans cette direction a été de revendre notre cafetière Nespresso que l’on a remplacée par une simple cafetière à piston en verre et en métal qui répondait à notre désir de consommer le moins de plastique possible. Une fois ce premier geste posé, on a continué notre chemin étape par étape. On a commencé à acheter davantage de vrac en commençant par les produits « secs » (farine, riz, épices, noix, fruits sec) (au Vrac du marché Jean Talon) puis on a découvert Nousrire (groupe d’achat d’aliments biologiques et écologiques en vrac) qui nous comble de joie tous les 2 mois !!! On a commencé à refuser systématiquement les sacs plastiques.
On se donnait un petit défi, et à chaque fois qu’on le réalisait, on passait à une étape supplémentaire. On a continué petit à petit surmontant nos peurs de l’inconnu. Je me rappelle la première fois que je suis allée à la fromagerie (Hamel pour ne pas les citer) avec mes contenants et que j’ai demandé à ne pas avoir d’emballage. Ça me paraissait si compliqué. Vont-t-ils accepter ? Dois-je leur donner ma boite? Si oui, à quel moment ? Où dois-je la déposer? Où est-ce qu’on colle l’étiquette du prix? Est-ce que le fromage va rentrer dans ma boite? Des fois, on s’en fait pour pas grand-chose. Mais sur le coup, ces petites inconnues me retenaient un peu de sauter le pas. Entre le moment où on a eu l’idée et le moment où je suis passée concrètement à l’action, environ 2-3 semaines étaient passées… Un jour, je me suis décidé à sauter le pas, mes contenants dans le sac, je prends mon plus beau sourire pour demander un truc du genre « J’aimerais réduire mes déchets et ne pas avoir d’emballage, est-ce possible de mettre les fromages dans mes contenants? » Je suis tombée sur un vendeur très compréhensif qui m’a bien aidé. Il a pesé le fromage directement sur la balance, puis m’a tendu l’étiquette que j’ai collée sur le couvercle et le fromage que j’ai mis moi-même dans mon contenant. Pour le fromage râpé, on pose la boite sur un plateau et il transfère le contenu dedans. Quel bonheur ! Plus de petit sac plastique, de petit papier et de petit truc rouge qui ferme les sacs et qui s’empilent dans mes tiroirs pour CHAQUE fromage. Je me sentais plus légère !
Note : maintenant que nous sommes en Estrie, on va acheter nos fromages bio, délicieux, en vrac à la Fromagerie La Station de Compton.
On a continué ainsi: emmener nos sacs à pain à la boulangerie, remplir notre bouteille de Kombucha, mettre un filtre sur notre robinet pour ne plus acheter de bidon d’eau en plastique (le gout de l’eau du robinet était vraiment infect sans ça), utiliser des mouchoirs lavables, etc.
Un moment important pour moi a été l’abandon de l’essuie-tout auquel j’étais si attachée. Je ne sais pas pourquoi j’ai lutté aussi longtemps avant de capituler mais je me rappelle très bien ce qui m’a convaincu : lorsque mon chéri m’a raconté que le fils de Béa Johnson avait dit en gros » je ne sais pas si je ferai du zéro déchet quand je serai plus grand mais c’est sûr que JAMAIS je n’achèterai d’essuie-tout parce que c’est vraiment jeter de l’argent à la poubelle. » La véracité de cette réalité m’a alors sautée aux yeux. Pourquoi acheter quelque chose qu’on va jeter tout de suite après ? Les enfants sont souvent plein de bon sens ! J’ai acheté des essuies-tous lavables (merci Louloumini et Minilou) et j’ai changé mes habitudes (vive les torchons !!). On s’est mis ensuite à acheter tous nos produits corporels en vrac également.
C’est encore mon chum qui nous a poussé à faire notre adoucissant nous-même (super simple et efficace !). On a utilisé les emballages réutilisables à base de cire d’abeille sur la recommandation d’amis qui d’ailleurs en offraient autour d’eux pour Noël, une façon de sensibiliser les proches au zéro déchet. On évacue progressivement toutes nos boites en plastique et on réutilise les contenants en verre que l’on achète. On achète autant que possible des cadeaux et des vêtements d’occasion pour Noël et les anniversaires. On va bientôt faire notre lessive (j’attends le petit kick de motivation de mon chéri, qui est le moteur de toutes ces fabrications artisanales). Et je m’apprête à suivre un atelier sur la confection d’emballage cadeau en tissu réutilisable.
Bref, voici un virage rondement mené.
Quand notre contrat de location automobile est arrivé à son terme, on s’est débarrassé avec bonheur de notre « pétraulozaure » (c’est ainsi que les électromobilistes appellent les voitures à essence). On a acheté une Leaf d’occasion. Pour les gens qui pensent que les voitures électriques sont plus polluantes que les voitures à essence, je vous conseille de bien vous documenter (en commençant par les lectures suivantes: article de l’AVEQ, rapport du CIRAIG).
Enfin, notre geste écologique le plus fort à date est notre décision de n’avoir qu’une seule voiture malgré le fait de vivre à 20 minutes d’une grande ville, sans transport en commun (oui on a aussi déménagé à la campagne pour avoir un mode de vie plus simple et pour de multiples bonnes raisons). Étant entrepreneurs tous les deux, on a la chance de pouvoir adapter nos horaires et je travaille la plupart du temps de la maison. C’est donc largement faisable à condition de faire quelques compromis.
Il serait évidemment plus simple pour la logistique familiale d’avoir une 2ème voiture. Mais on s’est dit qu’on allait transformer ce défi en opportunité de trouver une nouvelle façon de se déplacer. On caresse le projet de mettre en place un système de covoiturage local (déjà au sein du village où on habite). Nous allons tous à Sherbrooke régulièrement, probablement aux mêmes horaires, chacun dans notre voiture. Peut-être que, parfois, on pourrait se coordonner…
Voilà là où notre petite famille en était de notre transition vers une vie plus écoresponsable sur le plan pratico-pratique (je vous passe les impacts sur notre vie professionnelle car cela fait/fera l’objet d’autres articles) en octobre dernier, quand j’ai eu mon choc.
Le choc qui m’a fait réaliser l’ampleur des défis qui nous attendent et l’horreur des conséquences possibles pour nos enfants.
Et voilà que, face à ce choc, tous ces gestes, que je savais incomplets, imparfaits, me paraissent maintenant si insuffisants !!!
Alors on va continuer à se donner de nouveaux défis, à aller plus loin pour réduire notre impact mais je sais qu’il y a d’autres actions à mettre en place en parallèle.
Alerte spoiler en attendant le second article : pour faire face aux défis à venir, je pense qu’on doit ABSOLUMENT apprendre à vivre plus simplement, à se passer de pétrole et SURTOUT à s’entraider.