La Ferme des enfants : une école de la bienveillance

La Ferme des Enfants est une école fondée il y a 18 ans par Sophie Rabhi dans le but d’offrir une école bienveillante à ses enfants. Elle explique en détails son parcours et son expérience dans ce livre, auquel il manque maintenant un épilogue, dans lequel elle expliquerait comment elle a finalement décidé avec toute l’équipe pédagogique que la bienveillance éducative passait aussi par la démocratie et l’apprentissage dirigé par l’enfant. Les élèves de cette école démocratique sont donc appelés des citoyens. Cette école est située au Hameau des Buis, un Écohameau intergénérationnel dont le fonctionnement est géré par un système de gouvernance sociocratique. L’école est magnifiquement située au milieu des montagnes, près d’une rivière, entourée de champs, de vignes et d’une forêt. Il s’agit d’un lieu qui invite au repos et au ressourcement.

Tiré du site internet de la Ferme des enfants

Le lieu

L’école est constituée de différents lieux dispersés sur un immense terrain arboré.

  • Le bâtiment principal est un vieux mas qui abrite la cuisine, la cantine qui sert également de salle de réunion et de formation ainsi que la médiathèque à l’étage. Devant le mas, il y a une terrasse avec des tables, un hamac, une balançoire. Durant les formations, il s’agit d’un lieu d’échanges où se rassemblent les gens de passage comme les habitués.
Le mas et la terrasse ombragée.

 

  • Il y a également une série de yourtes, chacune ayant une fonction spécifique :
    • la yourte des maternelles abritant tout le matériel Montessori (le paradis pour ma fille  !)
À gauche : intérieur de la yourte des maternelles dont la disposition a été adaptée pour accueillir les stagiaires; à droite : exemple de matériel Montessori de type « vie pratique ».

 

Exemple de matériel utilisé pour l’univers de la « vie pratique ». Tel que prévu dans la pédagogie Montessori, les enfants sont libres de pratiquer une activité (ou un « travail ») autant de temps qu’ils le souhaitent. Ils peuvent donc, s’ils le souhaitent, passer leur journée à presser des oranges, faire des biscuits ou servir une tisane aux amis (tout ceci, avec du « vrai matériel de grands »).

 

Autre type de matériel Montessori. À gauche: matériel pour apprendre les mathématiques (par exemple les barres rouges). À droite : les cylindres et les cloches.

 

  • la yourte verte du primaire abritant la labo-logosphère dédiée aux sciences et au langage avec également du matériel Montessori.

 

  • la yourte rouge (anciennement yourte laboratoire) que les citoyens ont récemment décidé de garder pour eux afin de s’y rassembler pour jouer ou discuter et dont l’entrée est « interdite » aux adultes (elle est aussi maintenant appelée « yourte des citoyens« );
Photo en haut à gauche : on voit à gauche la yourte des citoyens et à droite la yourte des primaires. En bas à gauche : intérieur de la yourte des citoyens. À droite : intérieur de la yourte des primaires. Dans cette dernière, le matériel Montessori est protégé derrière des draps lorsqu’il n’est pas utilisé, durant l’été.

 

  • Chez Gigi et Chacounet, la yourte dédiée à la médiation (résolution des conflits par la Communication non violente);
Yourte Chez Gigi et Chacounet

 

  • la yourte des arts, dédiée aux activités artistiques (où l’on pratique le Jeu de peindre);
La yourte des arts

 

  • le Dojo, une yourte où l’on pratique des activités sportives.
  • une caravane des langues.
  • On y trouve aussi une maison de paille, la Luna, utilisée pour des projections de films et la pratique musicale. Elle contient une grande variété d’instruments de musique.
  • Une guinguette a également été ouverte sur proposition des jeunes citoyens et sert des boissons et des crêpes en fin d’après-midi, ce qui permet d’amasser de l’argent pour les différents projets de l’école.
La guinguette

 

 

 

 

 

 

L’école est une véritable ferme avec des chèvres, des poneys et des volailles dont les enfants peuvent s’occuper. On y trouve également  un jardin de permaculture, des ateliers d’ébénisterie, une forge, une boulangerie, etc. Les enfants peuvent d’ailleurs aller aider le boulanger à faire du pain le matin, expérience également offerte aux stagiaires et aux visiteurs pour peu qu’ils se sentent l’âme d’un « lève-tôt ».

Les animaux de la ferme

Un belvédère permet d’embrasser une magnifique vue sur la vallée, la rivière, les montagnes au loin.

À gauche: vue panoramique depuis le belvédère; à droite: un des lieux de repos au sein de la Ferme des enfants

En plus des bâtiments de l’école, les enfants ont accès à divers lieux dans le éco-hameau. S’ils le souhaitent, ils peuvent également cueillir des fruits et faire des confitures ou aider à la fabrication des fromages de chèvres qui seront ensuite vendus sur le marché du Hameau des Buis, qui se tient tous les vendredis après-midi.

Les activités

La Ferme des Enfants compte 80 enfants, qui deviennent des « citoyens » une fois qu’ils ont bien en tête les règles, la topographie du lieu, les valeurs (bienveillance, écologie etc) et qu’ils sont prêts à participer à son fonctionnement. Ce passage est officialisé par la validation de sa « carte commune », au plus tard 2 mois après la rentrée. Onze adultes sont présents sur les lieux en permanence, répartis sur les différentes aires et sont prêts à accompagner les jeunes dans leurs activités. Les adultes sont des facilitateurs, faisant partie de l’équipe pédagogique ou des jeunes réalisant un service civique ou encore un programme de volontariat européen. La Ferme accueille également des Grands Ados-Jeunes Adultes ou GAJA, jeunes de 15 ou plus ayant fini leur collège (équivalent du secondaire 3) et qui ont besoin d’une pause avant de décider ce qu’ils souhaitent faire de leur vie professionnelle. Ces jeunes peuvent participer à la vie de l’école en endossant des rôles en relation avec leurs intérêts. Ils peuvent participer aux ateliers et même suivre des cours s’ils en ont envie. Ils permettent d’aider à l’encadrement des plus jeunes.

En début d’année, chaque enfant choisit un parrain au sein de l’équipe pédagogique. Celui-ci sera son référent privilégié, il veillera davantage à son bien-être et à répondre à ses besoins. Il organisera les réunions avec ses parents et l’aidera à développer ses projets personnels.

Les facilitateurs proposent des ateliers et accompagnent les enfants dans leurs apprentissages. Pour les enfants de 3-6 ans, il y a en permanence 2 adultes et un jeune. À l’école, les citoyens de plus de 6 ans sont totalement libres d’aller et venir sur l’ensemble du terrain (avec certaines restrictions pour la rivière). Ceux qui le souhaitent ont la possibilité de participer à de nombreuses activités. Un grand nombre d’ateliers sont proposés par les adultes facilitateurs : des massages, du chant, des jeux coopératifs, mais aussi des enseignements formels pour ceux qui le souhaitent. Une éducatrice Montessori est présente tous les jours pour accueillir et soutenir les enfants de 3-5 ans intéressés par le matériel Montessori. Sophie est également formée pour présenter le matériel Montessori pour les 6-12 ans et notamment raconter aux jeunes intéressés les « Cinq grandes leçons » permettant aux jeunes de comprendre l’origine de l’univers, de la planète, de l’homme et également le développement des connaissances dans l’Histoire.

Une des activités que nous avons testées lors de la formation est issue du programme Massage in school. Il s’agit d’un programme développé il y a plus de 15 ans au Royaume-Uni et qui est maintenant pratiqué dans plus de 1300 écoles à travers le monde (et notamment au Québec). Il s’agit d’une routine de 15 mouvements de massage qui se pratique assis sur une chaise, tout habillé. Les mouvements sont enseignés aux enfants de manière ludique lors de différentes sessions par un instructeur formé. Les enfants volontaires se mettent par binôme selon leurs affinités et vont ainsi réaliser des massages à tour de rôle. Durant la formation, nous avons pratiqué l’ensemble des mouvements et on a trouvé cela vraiment très relaxant. On s’est dit que les enfants étaient bien chanceux de pouvoir pratiquer cette activité régulièrement. Notre formateur a insisté sur le fait qu’il est important d’offrir ce moment aux enfants sans avoir aucune attente (tant en terme d’apprentissage que de comportement). Il s’agit d’un moment de calme et d’échanges qui leur est offert simplement. Il est fort possible que les enfants ressortent de ces séances apaisés, plus calmes et prêts à se concentrés mais cela n’est pas le but recherché.

Il y a également différents clubs qui se créent selon les intérêts des enfants (Journal, Chorale, éthologie, géométrie, musique, football, tir à élastiques, Go, science-fiction). Tout membre de l’école (facilitateur ou citoyen) peut proposer la mise en place d’un club. Par exemple, un enfant qui était passionné par le jeu de GO a créé un club au sein de l’école et a initié ses camarades et les facilitateurs à ce jeu. De plus, afin de diversifier les activités, les citoyens peuvent écrire sur un panneau je demande/je propose les ateliers qu’ils souhaitent offrir ou recevoir. Les enfants peuvent également participer aux commissions chargées d’organiser des activités pour l’école (voyage, petites sorties, ventes, médiathèque).

Tableau permettant les échanges de connaissances et de compétences.

 

 

 

 

Concrètement, au quotidien, les enfants passent énormément de temps dehors à se balader et à jouer ou encore à discuter dans la yourte dédiée aux jeunes.

 La Gouvernance

Être un citoyen de l’école implique des droits et des devoirs que l’enfant s’engage à respecter en signant un contrat lors de son admission à l’école. Les parents signent également un contrat dans lequel ils s’engagent à accepter que leur enfant soit libre de faire ce qu’il veut à l’école, à lui faire confiance et à faire preuve de bienveillance afin d’être cohérent avec la posture des adultes présents à la Ferme des Enfants.

Contrat signé par tous les citoyens de la Ferme des Enfants.
Contrat signé par les parents de citoyen de la Ferme des Enfants.

 

 

 

 

 

 

 

 

Chaque enfant doit prendre cinq engagements :

  • informer de sa présence sur les lieux
  • venir en médiation s’il y est appelé
  • ne pas jouer aux jeux vidéos à l’école
  • apprendre la culture commune des lieux (gestes écologiques, communication non violente, instances de gouvernance partagée, bon usage des espaces)
  • participer aux tâches ménagères

Les enfants participent donc activement au fonctionnement de l’école. Ils se répartissent des rôles afin d’en assurer son entretien, participer à la cuisine, au rangement, aux activités de la Ferme, aux conseils d’école ou de médiation.

Tableau décrivant les différents rôles à pourvoir dans l’école.

LE CONSEIL D’ÉCOLE

L’école est gérée par le Conseil d’École qui décide de son fonctionnement de manière sociocratique. Tous les citoyens et membres de l’équipe pédagogique peuvent participer aux Conseils d’École qui ont lieu tous les vendredis matins. Les décisions sont prises par consentement -zéro objection (pour plus de détails, voir cet article).  Il s’agit d’un système de décision particulièrement apprécié par les enfants car ils le trouvent juste. La présence à ces conseils n’étant pas obligatoire (depuis que l’école est devenue « démocratique »), il y a eu, l’année dernière, entre 10 et 30 % de participation aux Conseils d’école.

Le Conseil d’école décide donc des règles à suivre, distribue les différents rôles  (médiateur, responsable des repas, de la ferme, etc), donne son accord à la création des commissions, des clubs etc.

Chacun peut y soumettre des demandes pour modifier ou proposer des règles, faire des demandes d’achat ou des demandes de création. Pour cela, il faut remplir un petit coupon et le déposer dans une boite prévue à cet effet  qui est ouverte à chaque Conseil. Les jeunes citoyens qui ne savent pas encore écrire peuvent demander l’aide de personnes plus âgées pour rédiger leur demande.

Coupon à remplir pour faire des propositions lors du Conseil d’École.

 

Les décisions et notamment les règles sont prises au fur et à mesure des besoins et affichées sur un tableau dans la cour, visibles par tous.

Panneau affichant l’ensemble des décisions du Conseil d’École.

 

Il y a environ 50 règles (voir les exemples ci-dessous) qui doivent être connues de tous. Le but est donc d’éviter d’ajouter des règles redondantes ou de garder des règles qui s’avèrent inutiles. Les règles de la Ferme des Enfants ne peuvent contredire les règles du Hameau des Buis (qui prévalent) qui, elles-mêmes, ne peuvent contredire les lois françaises et européennes.

Exemples de règles décidées par le Conseil d’École de la Ferme des Enfants.
Règles du Hameau des Buis.

 

LE CONSEIL DE MÉDIATION

Le Conseil de médiation se réunit tous les jours dans la yourte dédiée (chez Gigi et Chacounet) pendant deux heures pour résoudre les conflits à l’aide de la Communication Non Violente (ou CNV) et de l’écoute active (pour plus de détails sur ces méthodes, voir cet article). La CNV est appelée langage girafe, par opposition au langage « chacal », celui où l’on parle sans empathie (par exemple en accusant quelqu’un d’avoir commis un délit). Des demandes de médiation peuvent être déposées à tout moment dans une boite prévue à cet effet. Celle-ci est ouverte chaque jour et les demandes sont traitées par ordre de date et d’urgence. Si l’on est appelé en médiation, on a l’obligation de s’y rendre.

Demande de médiation à remplir lorsque l’on veut qu’un conflit ou un problème soit abordé lors du Conseil de médiation quotidien.

Le Conseil de Médiation est formé d’enfants, d’adolescents et d’adultes volontaires. Ils sont tous formés au préalable à la médiation CNV. 

Les enfants peuvent convoquer une autre personne avec qui ils ont vécu un conflit et les médiateurs vont les inviter à suivre le processus de CNV (observer, exprimer ses sentiments et ses besoins, formuler une demande), de façon un peu allégée pour les enfants. Ici on ne parle pas de victimes ou de coupables mais de médians. Durant le processus, les médiateurs et les médians vont s’intéresser aux faits, au ressenti et aux besoins de chacun afin de trouver une solution qui convient à tout le monde. Ceci évite le recours à des punitions, des sanctions ou des jugements et aide les enfants à développer leur empathie et leur propre aptitude à résoudre les conflits et trouver des solutions par eux-mêmes. Aussi enseigner cet outil aux enfants augmente leurs chances d’être mieux compris et de mieux se faire comprendre.

Les enfants peuvent également faire une demande de médiation « immédiate », sans attendre le conseil de médiation en allant chercher une personne formée en CNV et faisant partie des médiateurs volants.

Les mesures « disciplinaires »

Si un citoyen est appelé 3 fois en médiation pour les mêmes raisons, un processus d’accompagnement est lancé avec les parents et leur parrain ou marraine. Le citoyen doit se présenter à 4 rendez-vous à une semaine d’intervalle pour évaluer la situation et savoir s’il est apte ou non à conserver sa liberté.

Les restrictions de liberté sont de deux ordres : soit l’enfant doit rester un mois dans un petit périmètre soit, pour les cas les plus graves, il doit rester trois semaines chez lui.

 

Admission et frais

Avant d’admettre un enfant à l’école, les parents sont invités à  lire des livres de référence sur le sujet de l’éducation bienveillante et à visiter l’école lors d’une des journées portes-ouvertes hebdomadaires. Ils doivent également y passer une demi-journée en observateur. Il est très important que les parents et les enfants aient bien conscience du fonctionnement de l’école et que cela convienne à tous. En effet, bien souvent les familles viennent de loin pour mettre leur enfant dans cette école. Ils quittent leur emploi, leur famille et leur réseau social pour offrir ce type d’ éducation et parfois ils peuvent avoir des attentes assez hautes, au regard de leur « sacrifice ». Or il est important de conserver une bonne entente et une relation de confiance entre les familles et l’équipe pédagogique, ce qui passe par beaucoup d’explications et de réflexion en amont. Les parents peuvent se rendre au café des parents hebdomadaire ce qui leur permet de rencontrer l’équipe pédagogique ou d’échanger entre eux pour rester connectés à l’école. Sophie a souligné que les parents trouvaient cela très rassurant de se sentir accueillis régulièrement à l’école.

Les parents doivent faire 60 heures de bénévolat par an. Les frais de scolarités (ou écolages) sont de 3000 euros par an, ce qui est peu pour une école privée. Ces frais sont faibles notamment car le salaire de tout le personnel est bas  (10 euros de l’heure quelque soit le poste), que les facilitateurs sont souvent payés à l’heure, que des volontaires aident à l’encadrement, qu’une partie de l’entretien de l’école est prise en charge par les citoyens et également grâce aux heures de bénévolat des parents. Les parents ayant plus de moyens sont invités à faire acte de solidarité en valorisant leur participation financière.

 

Une école en évolution…

En France l’instruction est obligatoire, les enfants doivent apprendre des notions de base, ce que l’on appelle le socle commun. Ainsi l’école n’est pas tenue de suivre le programme de l’Éducation Nationale mais doit permettre aux enfants d’acquérir ce socle commun, selon des paliers d’âge prédéfinis. Ces apprentissages sont généralement validés par des visites annuelles de l’inspecteur d’académie. Afin d’évaluer de manière implicite les apprentissages informels pouvant se rapporter au socle commun, l’équipe pédagogique a utilisé un logiciel crée par l’école dynamique (ATHENA), qui permet de traduire en compétences du socle commun, tout un tas d’activités que les enfants peuvent faire dans l’école. Par exemple faire des crêpes pourrait être traduit en diverses compétences en lecture et mathématiques. Cependant l’équipe pédagogique a trouvé que son utilisation était laborieuse et très chronophage. Ils ont aussi trouvé difficile de suivre ainsi chaque enfant. Leur demander ce qu’ils ont fait ou essayer de les avoir sous les yeux n’est pas forcément compatible avec la topographie du lieu ou même l’esprit de l’école démocratique puisqu’idéalement les enfants n’ont de compte à rendre à personne.

Pour la deuxième année, l’équipe a donc décidé de plutôt suivre de manière informelle les enfants en photographiant  leurs réalisations ou leurs activités afin de constituer des porte-folios dans lesquels ils pourront souligner les compétences associées. Il existe également une correspondance entre les activités Montessori et les compétences du socle commun. N’ayant pas été inspecté pour cette première année, ils n’ont pas d’idée de comment sera reçue leur nouvelle organisation.

 

Retour sur le changement de fonctionnement

Depuis que l’école est devenue démocratique, Sophie trouve qu’il y a beaucoup moins de tension. Cependant le nombre de demande de médiation est vraiment très élevé. La médiation constitue un aspect très important de la vie des enfants. L’idée est qu’à force de participer aux conseils de médiation, les enfants vont apprendre à gérer leur conflit par eux-même.

La transition vers un modèle démocratique n’est cependant pas évidente à vivre. Il faut désapprendre le fait de suivre un programme, d’avoir des examens, un emploi du temps etc. Certains enfants que j’ai rencontrés durant le stage m’ont confié être un peu déroutés par ce changement. Les enfants (et leurs parents) étaient encore en phase d’adaptation après la première année.

Il sera vraiment intéressant de voir l’évolution de l’école et des projets qui s’y réalisent. Déjà, entre le moment où je l’ai visitée (à la fin de sa première année de vie « démocratique ») et maintenant, certaines modifications et adaptations ont été apportées. Elle va donc être en constante évolution pour trouver l’équilibre « juste » pour l’ensemble de la communauté de la Ferme. Pour ceux qui s’y intéressent de plus près, vous pouvez aller voir le site internet de la Ferme des Enfants ou le  blog réalisé par les collégiens.


Personnellement, j’ai été impressionnée par la richesse des activités réalisées à la Ferme, et par la maturité des enfants que j’y ai croisés. Certains gèrent de manière totalement autonome la guinguette. Ils font preuve d’un très grand sens des responsabilités. Ils utilisent leur liberté pour suivre leurs intérêts, se lancer des défis, fonder des projets et des clubs en tout genre. Je suis vraiment admirative de leur élan et de leur motivation !

 

Entretien avec Anne Mergault, l’une des co-fondatrices d’E.L.A.N.

Voici un résumé de l’entretien avec Anne Mergault, l’une des co-fondatrices de l’Espace Libre d’Apprentissages Naturels (E.L.A.N.), un centre d’apprentissage libre pour les enfants et adolescents faisant l’expérience de l’éducation à domicile et qui ouvrira très prochainement dans la région de Bromont.

Pour plus d’informations sur ce lieu, vous pouvez consulter l’article associé et leur page facebook.

 

Comment est venue l’idée de créer un Centre d’apprentissage libre ?

L’idée a germé il y a environ 1 an et demi – 2 ans dans la tête de Kathleen (l’une des fondatrices du projet) qui a vu sa fille souffrir du manque de jeu à l’école. Elle s’est alors renseignée sur les écoles démocratiques aux États-Unis et elle a eu la vision de créer un centre d’apprentissage libre. Elle a rencontré d’autres mères inspirées par le projet lors de la conférence pour l’écologie de l’enfance qui a eu lieu à Montréal en septembre de l’année passée. Ça a été le déclic. Anne s’est officiellement joint au projet en décembre, rêvant de proposer à son fils un tel environnement depuis plusieurs années.  Elle a, depuis, quitté l’emploi qu’elle occupait à temps partiel pour se consacrer au projet E.L.A.N. et elle accompagne son fils de 5 ans ½ dans ses apprentissages et dans son évolution.

Quelles démarches les fondateurs d’E.L.A.N. ont-ils réalisées jusqu’à présent et quels sont les défis qui les attendent?

Les membres d’E.L.A.N. ont décidé de créer un Organisme à But Non Lucratif (OBNL) afin d’obtenir un statut officiel et de faciliter les démarches nécessaires à l’aboutissement du projet. Ils reçoivent ainsi l’aide du Centre Local de Développement (CLD) afin d’écrire leur plan d’affaires et profitent de l’expertise de Lawrence, le conjoint d’Anne, qui a beaucoup d’expérience dans la mise en place et la gestion d’OBNL. Leur plan d’affaires sera finalisé sous peu et leur site internet est en construction.

Côté financement trois pistes sont envisagées pour faciliter le démarrage du projet :

– solliciter des fondations privées, notamment celles qui s’intéressent à l’éducation et au sort réservé aux personnes âgées,

– faire appel aux organismes communautaires locaux, notamment pour réunir l’équipement et le matériel nécessaire pour l’ouverture du centre,

– et mener une campagne de levée de fonds sociale.

Le projet s’inscrit parfaitement dans l’économie sociale car, en plus de créer des emplois, il a pour but d’intégrer les ainés dans la vie du centre. Il s’agit d’un point qui leur tient particulièrement à cœur. E.L.A.N. veut faire la part belle aux personnes âgées qui ont tant d’expérience à transmettre aux plus jeunes. Les ainés sont très patients avec les enfants qui le leur rendent bien. Les membres d’E.L.A.N. ont vraiment envie de chercher à valoriser les talents locaux chez les ainés.

La première réunion d’information et de pré-inscription a permis de démontrer que ce projet répond à un réel besoin des familles de la région.

Le plus gros défi reste à trouver le lieu idéal qui accueillera le projet. Il restera ensuite à constituer un groupe « d’apprenautes » d’âges divers. Des parents ont déjà pré-inscrits leurs jeunes enfants. Il reste notamment des places pour des jeunes adolescents.  

 

Quel sera le rôle des adultes dans ce Centre et comment l’autonomie des enfants sera-t-elle favorisée?

Les facilitateurs seront là pour accompagner les enfants et les inviter à demander de l’aide quand ils en ont besoin. Si un enfant manifeste le désir d’apprendre quelque chose de particulier, le matériel nécessaire sera mis à sa disposition et des ressources compétentes seront mobilisées. Les membres d’E.L.A.N. ont déjà une base de données de bénévoles qui ont une compétence particulière (notamment deux enseignantes expérimentées, dont une ancienne directrice d’une école démocratique aux États-Unis) qui pourraient venir au centre, répondre au besoin des enfants. Si les enfants manifestent le besoin d’avoir un nouvel équipement qui coute beaucoup d’argent (comme un module de jeu extérieur), les facilitateurs vont les accompagner et les encourager à poser des gestes concrets, à trouver des solutions par eux-mêmes afin de les responsabiliser. Ils pourront par exemple vendre des légumes récoltés sur place ou des plats qu’ils auront préparés au sein du centre. Cependant, les facilitateurs sont aussi là pour aider les enfants qui sont bloqués, ne savent pas « quoi » ou « comment » demander. Ils s’adapteront donc aux besoins de chacun afin que tous puissent identifier et suivre leurs centres d’intérêt. Les facilitateurs seront donc présents pour soutenir les apprentissages des enfants permettant du même coup de remplir leur réservoir d’affection en se faisant pleinement disponibles et accueillants. Une fois que les enfants seront habitués au fonctionnement du centre, ils pourraient mettre en place des cercles d’intention. Il s’agit d’un moment d’échanges lors duquel chacun peut définir ce qu’il compte faire de sa journée. Ce type de discussion aide en général les enfants à mieux cerner leurs objectifs.

 

Comment voyez-vous E.L.A.N. dans 5 ans ?

N’hésitons pas à rêver grand ! E.L.A.N. sera situé dans une très très grande maison saine, une maison construite avec des matériaux écologiques (en chanvre par exemple), pleine de grandes fenêtres, avec du solaire passif, de grandes pièces aérées, baignées par la lumière naturelle. Il s’agira d’un lieu esthétique, agréable à vivre où tout le monde se sentira bien. À l’extérieur, on trouvera un jardin en permaculture, une forêt nourricière et une forêt d’arbres matures que les jeunes pourront explorer, où ils pourront faire des cabanes et monter dans les arbres autant qu’ils le souhaitent. On trouvera également une rivière dans laquelle on pourra se baigner l’été, une yourte ou un tipi et pourquoi pas des animaux. Il y aura également un atelier de menuiserie, beaucoup d’espace pour faire des activités sportives : du vélo, jouer au soccer, au basket, une rampe de skateboard, un trampoline, etc.

À l’intérieur on trouvera une très grande bibliothèque, un labo de sciences, une grande pièce pour faire de la danse, du yoga, de l’aïkido, des arts du cirque etc, une pièce pour les arts (dessin, poterie, peinture, couture…), une pièce pour la musique, une autre pour les écrans et une grande cuisine dans laquelle on pourra cuisiner les légumes et fruits du jardin. Le centre sera en constante évolution, au gré des intérêts et passions de ses membres. 

Il s’agira d’une vraie ruche de partage de savoir-être, de connaissances et de compétences, où chacun pourra s’épanouir et cultiver ce qui le rend heureux.

 


Il ne reste plus qu’à espérer que ce lieu de rêve alliant apprentissages naturels et environnement riche et stimulant verra le jour très prochainement !

Les Centres d’apprentissage libre au Québec : l’exemple d’E.L.A.N.

De nombreuses écoles démocratiques existent dans le monde mais ces établissements ne sont pas (encore !) légaux au Québec. Plus précisément, ils ne peuvent recevoir le nom « d’écoles » s’ils ne s’engagent pas à respecter le curriculum imposé par le ministère de l’éducation. Cette obligation n’est absolument pas compatible avec la philosophie défendue par ces écoles qui considèrent que les enfants doivent être libres de faire des apprentissages selon leurs intérêts, au rythme qui leur convient et de la manière qui les motive (par exemple par le jeu).

L’absence de soutien officiel à ces pratiques pédagogiques alternatives et innovantes est certainement dûe à une méconnaissance du sujet et des études montrant les bénéfices de ces pratiques sur l’apprentissage et l’épanouissement des enfants. Cela pourrait également venir (en partie) d’une certaine paresse intellectuelle qui pousse les décideurs à préférer le statut quo, c’est-à-dire continuer de soutenir des pédagogies vieilles de plusieurs décennies plutôt que de se demander comment on pourrait vraiment améliorer l’éducation au Québec : en la repensant entièrement, en s’inspirant des découvertes récentes en neurosciences et en prenant exemple sur ce qui fonctionne dans d’autres pays voire d’autres provinces (pour rappel les écoles démocratiques sont légales chez nos voisins Ontariens).

Ainsi, quand on à la certitude que le modèle d’école classique proposé au Québec n’est pas adapté à notre enfant, il ne reste aujourd’hui qu’à se tourner vers l’éducation à domicile. Aujourd’hui, plus de 2000 enfants sont officiellement scolarisés à domicile au Québec mais on estime que ce nombre est bien plus grand (près du double) si l’on compte les enfants qui ne sont pas inscrits dans une commission scolaire. Cependant la décision n’est pas toujours facile à prendre. Il faut se rendre disponible pour son enfant, s’engager à lui apporter un environnement riche en découvertes, pouvoir suivre ses intérêts, s’assurer qu’il est bien entouré tant par des enfants de tout âge que des adultes inspirants et qu’ainsi il reste « socialisé ». Cette nouvelle vie a nécessairement d’importantes répercussions sur la vie professionnelle des parents et la stabilité financière du foyer.

 

Heureusement des parents motivés se sont organisés pour résoudre ce problème.

On voit peu à peu se développer des Centres d’apprentissage libre qui permettent aux parents pratiquant l’éducation à domicile de fournir un environnement riche et stimulant à leurs enfants et également de pouvoir travailler puisque leurs enfants sont accueillis toute la journée dans ce lieu.

Plusieurs centres d’apprentissage libre ont ouvert notamment dans la région de Montréal (Centre Communidée, Mont-Libre: Centre d’apprentissage agile de Montréal) et près du Lac Brome (L’Happy place ).

J’aimerais aujourd’hui vous parler du projet E.L.A.N. (Espace Libre d’Apprentissages Naturels) qui se développe dans la région de Bromont/Sutton/Cowansville. Si vous êtes intéressé par ce projet, je vous invite à visiter leur page Facebook.

Il s’agit d’un projet de Centre libre d’apprentissage crée par un collectif de parents qui se mobilisent pour offrir un lieu permettant une éducation libre, des apprentissages naturels, initiés par l’enfant. Leur centre libre d’apprentissage est inspiré du modèle de la Sudbury Valley School (voir cet article).

Les parents utilisateurs du Centre sont officiellement responsables de l’éducation de leurs enfants et doivent donc se soumettre aux contraintes et règlementations imposées par les commissions scolaires (par exemple préparer des porte-folios).

Le Centre est un lieu où les enfants viennent faire des découvertes et apprendre librement selon leurs centres d’intérêt, dans un climat de bienveillance.  Les principes fondamentaux d’E.L.A.N. sont la mixité des âges, l’auto-apprentissage accompagné, le jeu libre et la vie sociocratique.

Les enfants ou « apprenautes » de 5 à 17 ans y seront accueillis du lundi au vendredi, toute l’année à l’exception de 2 semaines durant les fêtes. Bien que le Centre soit ouvert à l’année, les enfants peuvent évidemment s’absenter pour des vacances en famille pendant autant de temps que désiré et ceci sans contrainte de respecter une quelconque période de vacances scolaires. Durant l’été, les enfants pourront donc continuer leurs découvertes et explorations si riches durant la période estivale sans devoir être redirigés vers un camp d’été. Il est d’ailleurs question d’ouvrir un volet camp de jour pour les jeunes de l’extérieur qui auront ainsi l’occasion de vivre l’expérience des apprentissages autonomes dans une atmosphère bienveillante.

Il y aura 25 apprenautes la première année puis l’effectif devrait augmenter d’année en année selon la demande et le financement. Des adultes référents employés du centre seront présents quotidiennement et auront un rôle de facilitateur pour accompagner les enfants dans leurs découvertes. Un facilitateur n’est pas un professeur mais un référant auquel l’enfant peut demander de l’aide ou un accompagnement particulier sur un sujet qui le passionne. L’idée est ici d’aider les enfants dans leurs apprentissages en s’adaptant à leurs demandes et à leurs besoins et non pas de délivrer un enseignement magistral. Les enfants y seront libres de vaquer à leurs occupations (jeu, musique, lecture, jardinage, ébénisterie, informatique, sport, etc) tant qu’ils respectent les règles de vie commune qui seront décidés par le conseil E.L.A.N. Ce conseil E.L.A.N. réunira tous les facilitateurs et tous les apprenautes. Le mode de gouvernance reposera sur la sociocratie et les décisions se prendront par consentement. Il s’agit d’un processus de décision qui vise à évaluer les arguments « pour » et « contre » une proposition. L’idée est de travailler en groupe de manière constructive (et imaginative) afin d’éliminer tous les « contres » permettant ainsi à la proposition d’être adoptée. Les facilitateurs seront tous formés à la sociocratie en amont et les enfants y seront également formés par la pratique lors des conseils.

Les enfants pourront ainsi décider des apprentissages qu’ils souhaitent faire chaque jour. Ils pourront solliciter les adultes (facilitateurs et bénévoles) ou les autres enfants pour atteindre leurs objectifs.

Les parents devront s’engager à fournir au moins 20 heures de bénévolat par an mais ils sont incités à s’impliquer davantage s’ils ont des compétences qu’ils souhaitent mettre au profit de la communauté d’E.L.A.N. Il s’agira donc d’un lieu d’apprentissage et de vie ouvert sur la communauté et encourageant les échanges multi-générationnels. Ainsi les ainés de la communauté intéressés seront invités à transmettre leurs compétences et savoir-faire aux plus jeunes.

Les frais de scolarité seront fixés à 15$ par jour par enfant (13.5 $ à partir du 2ème enfant). Il est question, si la demande des parents est assez forte, que le projet propose un espace de co-working pour les parents travailleurs autonomes qui veulent éviter de faire trop d’aller-retours.

 

Quelle belle idée !

Je ne peux qu’encourager ce projet de tout mon cœur. Il est porté par une équipe très motivée et organisée. Les parents à l’origine du projet sont prêts à s’y engager, pour certains à temps plein.

Il ne reste plus qu’à trouver le lieu qui abritera ce petit paradis pour enfants. L’équipe d’E.L.A.N. recherche activement à louer une maison avec un terrain assez grand pour accueillir ce beau projet, idéalement dans la région de Bromont qui est située de manière centrale par rapport aux familles déjà intéressées par le projet.

Je relaie ici leur appel, si vous connaissez un lieu qui pourrait être loué pour E.L.A.N., n’hésitez pas à  contacter Kathleen Bourdeau par courriel (kathbourdeau@hotmail.com).

Il s’agit d’une formidable opportunité de démontrer que les enfants, s’ils sont baignés dans un environnement bienveillant, reposant sur la confiance en leurs compétences et leurs capacités innées d’apprentissage, peuvent devenir des êtres épanouis, autonomes, sûrs d’eux, prêts à prendre leur vie en main.

Une réunion d’information et de pré-inscription a eu lieu à Cowansville le 7 mai dernier. La salle était pleine. Les parents ont semblé conquis par le projet.

À l’issue de cette réunion, j’ai pu poser quelques questions à Anne Mergault, une des cofondatrices du projet. Je vous livre notre entretien dans cet article.

 

Qu’est-ce qu’une école démocratique ?

J’ai découvert l’existence des écoles démocratiques, il y a environ 2 ans en tombant par hasard sur un article de Ramïn Farhangi qui a fondé l’École Dynamique à Paris et qui expliquait comment l’idée de créer une telle école lui était venue.

À l’époque, je ne m’étais jamais vraiment posée la question du type d’école que je souhaitais offrir à mes enfants. L’école classique me semblait être un gage de confiance.

Si ce modèle nous est proposé (imposé?) par le gouvernement, c’est qu’il doit reposer sur de bonnes bases scientifiques. Ce type d’école a dû faire ses preuves et de toute façon, je m’en suis quand même bien sortie, alors pourquoi se compliquer la vie ?

Mais cet article et les lectures qui ont suivi sur le sujet ont totalement changé ma façon de penser l’éducation, l’enfance, la réussite et le bonheur. Je suis tellement reconnaissante d’avoir appris l’existence de cette autre façon de concevoir l’enfance et l’éducation que je souhaite à chacun de pouvoir au moins en entendre parler pour être sûr de faire des choix éclairés. Il n’y a, à mon avis, rien de pire que de continuer son chemin, tête baissée sans savoir qu’une autre voie est possible.

 

Alors voilà, je vais vous donner un petit aperçu de ce que j’ai appris sur les écoles démocratiques au cours de mes recherches. Mon but est de répondre aux premières questions qui nous viennent quand on découvre ce type d’école :

Qu’est-ce qu’une école démocratique? En quoi est-ce différent d’une école classique? Est-ce qu’il en existe plusieurs types? Comment fonctionnent-elles? Qu’apprennent les enfants dans ces écoles ? Et surtout, les enfants qui sortent de là sont-ils heureux et arrivent-ils à exercer le métier de leurs rêves?

 

Qu’est-ce qu’une école démocratique ?

Il n’y a pas de définition officielle de ce qu’est une école démocratique mais il existe de grands principes généraux sur lesquels reposent la plupart des écoles démocratiques existantes.

Il s’agit donc d’écoles dans lesquelles les apprentissages ne sont pas dictés par un programme d’État ou par les adultes mais sont librement choisis par les enfants. Dans ces écoles, chaque enfant est considéré comme un individu ayant autant de droits et de devoirs que les adultes. Le principe fondateur de ces écoles repose sur l’idée que la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen s’applique à tout être humain quelque soit son âge. Il est donc important de respecter les choix des enfants. On passe donc d’une perspective où l’adulte est considéré comme celui qui sait et l’enfant celui qui doit apprendre -modèle à la base des écoles classiques- au modèle où enfants et adultes peuvent apprendre les uns des autres et où l’adulte fait confiance à l’enfant pour déterminer ce qui est bon pour lui en terme d’apprentissage.

Ceci repose sur le concept du self-directed learning, l’apprentissage auto-dirigé ou librement choisi. Ce modèle, supporté par de nombreuses publications scientifiques, démontre que les enfants sont doués d’une immense capacité d’apprentissage naturelle et que celle-ci est maximale lorsque l’enfant choisi lui-même ses centres d’intérêt, qu’il est porté par sa propre curiosité et son enthousiasme.

Une école démocratique est donc une école où les enfants ont autant de droit que les adultes et où les enfants déterminent eux-mêmes ce qu’ils veulent apprendre ainsi que quand, où et comment ils vont l’apprendre.

 

En quoi cela diffère-t-il des écoles classiques ?

Au-delà de l’absence de programme imposé, il y a d’autres aspects qui diffèrent des écoles classiques. Dans les écoles démocratiques, les enfants de tout âge sont mélangés afin de faciliter l’entraide et l’empathie. Il n’y a pas de notation, de contrôle ou de devoirs. L’autonomie est fortement encouragée en laissant l’enfant prendre ses décisions et ses initiatives.

Les enfants sont libres de jouer pendant autant de temps qu’ils le veulent.

La plupart du temps, ils sont encouragés à jouer dehors, à découvrir la nature. Les enfants se concertent avec les adultes et votent pour établir les règles de l’établissement.

Les enfants sont encouragés à trouver et suivre leurs centres d’intérêt. S’ils ont besoin d’un support matériel ou humain, ils peuvent en faire la demande. Dans la plupart des écoles, les enfants sont exposés à de nombreuses activités auxquelles ils peuvent choisir de prendre part ou non. Ils ont souvent à disposition des ateliers d’arts plastique, une menuiserie, des salles de musique ou d’informatique. Si un enfant veut faire un apprentissage particulier, il pourra chercher au sein de la communauté une ressource (enfant ou adulte) pour l’aider. L’importance de la bienveillance et de la coopération est souvent soulignée, même si cela peut être également le cas dans de nombreuses écoles classiques.

 

Est-ce qu’il en existe plusieurs types?

Il existe plus de 200 écoles démocratiques dans le monde, reposant sur différents modèles. La plus ancienne est la «  Summerhill School » fondée en 1921 en Angleterre par A.S Neill. Elle a fait l’objet de nombreux ouvrages et documentaires passionnants. Une des plus connues est la « Sudbury Valley School » fondée par Daniel et Hannah Greenberg aux USA, près de Boston, en 1968. Il existe aujourd’hui des écoles fondées sur ces 2 modèles et également des écoles qui ont employées d’autres approches, par exemple les Agile learning Centers . Ces écoles peuvent différer par de nombreux aspects (que je détaillerai dans un prochain article), mais reposent toutes sur les principes définis précédemment. Les différences peuvent être liées par exemple au type de relation existant entre les adultes (ou facilitateurs) et les enfants (les adultes pourront plus ou moins proposer des activités ou simplement rester à la disposition des enfants en cas de besoin), l’organisation des journées (avec ou non des moments de rassemblements imposés), la façon de résoudre les conflits et de « punir » les comportements délictueux (avec des cercles restaurateurs, des conseils de médiations, des sortes de tribunaux ou des commissions judiciaires), la possibilité ou non d’offrir des cours magistraux aux enfants.

 

Comment fonctionnent-elles?

Il s’agit la plupart du temps d’écoles privées car non reconnues et non soutenues par les États. Elles sont donc payantes, ce qui les rend évidemment moins accessibles à tous. Certaines écoles ont fait le choix d’une facturation selon les revenus des parents. Certaines écoles permettent aux parents de payer les frais de scolarité sur une base volontaire et confidentielle (comme ici en Allemagne), en fonction du budget annuel de l’école. Si cette première offre volontaire n’est pas suffisante pour atteindre l’équilibre, alors on demandera aux parents de faire un effort supplémentaire jusqu’à atteindre l’équilibre.

À la Sudbury School, une fois par an, le conseil d’école, composé de l’ensemble du personnel éducateur-accompagnateur et de l’ensemble des élèves, quelque soit leur âge, vote pour embaucher, licencier ou reconduire chaque membre du personnel. Dans d’autres écoles, comme Summerhill l’embauche du personnel n’est en revanche pas gérée par le Conseil d’école.

Dans de nombreuses écoles, il y a des moments de rassemblements quotidiens, des causeries matinales.

Dans les Agile Learning Centers, les enfants assistent, tous les matins à des réunions lors desquelles, ils vont exposer ce qu’ils vont vouloir faire dans la journée et comment ils comptent s’y prendre. La journée finit par une nouvelle courte réunion lors de laquelle, ils reviennent sur ce qu’ils ont faits, discutent des éventuelles difficultés qu’ils ont rencontrées afin de trouver des solutions ensemble.

Les conflits sont gérés lors de réunions hebdomadaires, souvent à l’aide d’outils basés sur la communication non violente.

Les enfants apprennent très tôt à communiquer leurs émotions et à expliquer leurs problèmes.

Dans certaines écoles, des ateliers ou cours à horaire régulier vont être proposés. Par exemple des cours de maths ou de langue. Dans ce cas, les enfants peuvent choisir ou non de s’y rendre.

Il existe souvent un tableau des « je cherche / je propose ». Toute personne peut y inscrire les activités qu’elle veut proposer (ex : je peux donner des cours de jardinage, de programmation informatique, de tricot) ou qu’elle cherche à entreprendre (ex : j’aimerais apprendre le coréen, le taekwondo). Les enfants sont ainsi amenés à un faire un travail d’introspection pour savoir ce qui leur plait et ce qu’ils ont envie de faire et comment ils peuvent y arriver.

 

Qu’apprennent les enfants qui vont dans les écoles démocratiques ? Sont-ils heureux? Arrivent-ils à exercer le métier de leurs rêves?

J’imagine qu’une partie d’entre vous se demande déjà quel enfant va vouloir apprendre les maths, la physique, la géographie si on ne le lui impose pas.

Et bien les résultats montrent que la plupart des enfants vont faire de nombreux apprentissages dans toutes ces matières de manière incidente grâce à leurs propres découvertes et centres d’intérêt. Ces apprentissages, réalisés au cours d’expériences concrètes, vont être beaucoup plus durables et profonds que des apprentissages théoriques imposés.

Un des membres de l’école Sudbury explique par exemple comment elle a été surprise de constater que son fils qui avait été à la Subdury School avait acquis des notions de grammaire (par ex ce que sont les adverbes et les pronoms) sans jamais les avoir étudier formellement mais simplement en jouant au scrabble et en cherchant des mots dans le dictionnaire. Ils peuvent aussi par exemple apprendre les mathématiques et la géométrie en réalisant des objets en bois ou en cuisinant.

Ainsi, en plus d’apprentissages incidents dans les matières classiques, les enfants acquièrent des compétences très importantes pour leur vie future et qui vont en faire des jeunes adultes un peu différents des jeunes passés par un cursus classique. Ils apprennent à faire preuve d’esprit critique, de créativité, à communiquer de manière non violente, à exprimer leurs idées, exposer leurs projets, ils apprennent la coopération, l’éthique, le sens des responsabilités, l’autonomie, le respect des autres, l’empathie, le plaisir de profiter de la nature et d’être physiquement actif dehors.

Ce qui revient dans tous les témoignages de personnes ayant visité ces écoles, c’est le bonheur et l’enthousiasme qui émane de ces enfants qui sont fondamentalement heureux d’aller à l’école tous les jours.

Les enfants, qui, à l’issu de leur scolarité, veulent passer un examen d’entrée à une université, peuvent se préparer en prenant des cours académiques additionnels. Grâce à leur motivation intrinsèque, ils sont en général capables de se mettre à niveau très rapidement.

Tous les rapports évaluant (voir notamment ici ) le devenir de enfants scolarisés dans les écoles démocratiques montrent que la plupart ont réussi à poursuivre des études supérieurs si c’était leur choix, à obtenir les diplômes qu’ils voulaient et à exercer le métier qu’ils souhaitaient. La plupart des grandes universités accueillent très favorablement ces étudiants passionnés qui postulent non pas par obligation mais qui font le choix d’apprendre.

Ces écoles forment donc des jeunes enfants créatifs, capables de s’adapter aux changements de la société, de résoudre leurs problèmes par eux-mêmes et de poursuivre leur rêves.

 

Qu’en pensez-vous ? Seriez-vous prêts à opter pour ce genre d’école si vous en aviez une à proximité ?

Les 7 raisons pour lesquelles je n’enverrai pas ma fille dans une école classique

Ma fille vient d’avoir 4 ans et devra officiellement entrer à l’école, pour son premier jour de maternelle dans 564 jours, soit 1 an, 6 mois et 18 jours. Plus le moment où je vais devoir mettre ma fille à l’école approche, plus je lis et me documente sur les différents modes d’éducation existants et plus je prends conscience, que non, définitivement, je ne pourrai pas mettre ma fille dans une école classique pour ses 10 prochaines années.

Je vais vous expliquer pourquoi en 7 raisons, toutes soutenues par les dernières découvertes scientifiques notamment en sciences cognitives et qui seront détaillées davantage dans les prochains articles.

 

Raison numéro 1 : les apprentissages devraient être dirigés par l’enfant

C’est ce que l’on appelle le self-directed learning. Ce sont les scientifiques qui nous le disent (Peter Gray, Stanislas Dehaene, Céline Alvarez, et bien d’autres), les ingrédients indispensables à tout apprentissage sont la motivation, la curiosité et l’enthousiasme. Avez-vous déjà essayé (hormis à l’école) de retenir une information qui ne fait aucun sens pour vous et que vous êtes certain de ne jamais utiliser dans votre vie quotidienne ?

Le cerveau est ainsi fait, pour maximiser l’utilisation de ses ressources, il va vous permettre de consolider très facilement ce qui lui parait le plus utile et intéressant pour vous. Cela signifie qu’un contenu qui ne vous parait pas clair, qui semble n’avoir ni queue ni tête sera extrêmement difficile à retenir.

Cela explique pourquoi votre voisin, passionné par l’histoire de l’Égypte antique peut facilement retenir le nom de toutes les dynasties de pharaons alors qu’il est incapable de retenir un seul des noms de joueurs de votre équipe préférée de hockey. C’est un fait, pour apprendre efficacement, il faut être motivé par le sujet.

 

Pour qu’un enfant puisse faire des apprentissages durables, il y a quelques règles :

  • laisser l’enfant choisir ce qu’il veut apprendre selon ses centres d’intérêt,
  • ne pas lui mettre de pression sur le rythme d’apprentissage et le résultat attendu,
  • le laisser choisir ses propres défis,
  • le laisser se plonger dans ces apprentissages aussi longtemps qu’il le souhaite sans l’interrompre.

 

Raison numéro 2 : il est ESSENTIEL de respecter le rythme d’apprentissage de chacun

Les études menées sur l’école démocratique Sudbury, ont montré que des enfants âgés de 9 à 12 ans qui avaient décidé d’apprendre l’arithmétique, étaient capables d’assimiler en 20 semaines, les notions que les « élèves » sont censés acquérir en 6 années dans les écoles classiques, où les apprentissages sont imposés selon un emploi du temps identique pour tout le monde, avant même que les enfants s’y intéressent. Il y a un bon moment pour chaque apprentissage.

On le sait, certains bambins vont d’abord développer le langage, d’autres la marche. Les mêmes règles sont valables chez les enfants d’âge scolaire. Essayer d’imposer la lecture à un enfant qui n’est ni prêt ni intéressé, revient à un imposer le petit pot à un enfant de 2 ans et demi, qui est théoriquement en âge d’apprendre la propreté, mais qui, s’il n’est pas prêt, va juste se braquer voire régresser sans donner les résultats attendus par ses parents impatients de se débarrasser des couches.

L’enfant peut venir à la lecture de manière douce et non imposée, mais cela demande beaucoup de patience et une immense confiance en son enfant. Le résultat en vaut tellement la peine ! Les enfants, lorsqu’ils sont prêts, peuvent apprendre à lire parfaitement en quelques semaines, alors que certains, ayant subi tellement de pression sortiront du primaire, avec des difficultés telles qu’ils seront proches de l’illettrisme.

Se rappeler que chaque enfant a son propre rythme et ses propres intérêts, c’est respecter son enfant en tant qu’individu, lui faire confiance et lui donner les meilleures chances de réussir.

 

Raison numéro 3 : les enfants ne devraient pas être regroupés par année de naissance

La lubie de séparer les enfants par année de naissance est une idée récente qui ne repose sur aucune base scientifique. Depuis la nuit des temps, les enfants apprennent au contact d’une communauté de personnes d’âges divers : grands-parents, oncles, tantes, cousins, voisins, etc.

Il a été montré (voir de multiples références dans le chapitre 9 du livre « Libre pour apprendre » de Peter Gray) que dans les écoles qui mélangent des enfants d’âges différents (souvent de 5 à 12 ans) et encouragent la bienveillance, la dynamique entre les enfants est totalement différente de celle des écoles classiques. Les enfants plus âgés apprennent l’empathie et consolident leurs apprentissages au contact des plus jeunes. Ils s’entre-aident et sont autant de soutiens supplémentaires pour leurs pairs. Il y a, de ce fait, beaucoup moins de pression sur les adultes référents. Au contact des plus grands, les enfants sont exposés à de nouvelles découvertes et vont faire de nombreux apprentissages de manière naturelle et autonome. En voulant imiter leurs ainés, ils se lancent de nouveaux défis, dans une sorte d’émulation positive, sans l’aspect compétitif qui peut être source de beaucoup de stress. Il a été montré qu’il y avait beaucoup moins de harcèlement dans les écoles qui ne séparent pas les enfants par classe d’âge et que les enfants du monde entier font preuve de davantage d’empathie et de gentillesse envers les enfants ayant au moins 3 ans de moins qu’eux. Enfin, le regroupement totalement artificiel par année de naissance ne leur apprend en rien ce que sera leur « vraie vie’ d’adulte.

 

Raison numéro 4 : le système de notation est contreproductif

Les scientifiques le disent : le cerveau apprend par essai et erreur. Pour qu’un apprentissage se fasse, il faut essayer quelque chose, voir le résultat et s’auto-corriger jusqu’à obtenir le résultat attendu. Pour que cela fonctionne, il y a 3 règles de base :

  • on ne doit pas avoir peur de faire des erreurs
  • on doit se fixer ses propres objectifs
  • on doit pouvoir évaluer soi-même (et immédiatement) si notre stratégie a été efficace, idéalement sans l’intervention d’un tiers.

Toute autre forme d’évaluation, mettant les enfants en compétition pourra fonctionner pour les enfants particulièrement adaptables mais va décourager la plupart des autres et va aussi les empêcher de vraiment prendre en main leurs propres apprentissages.

Les enfants deviennent passifs et attendent qu’on leur dise si ce qu’ils font est bien ou non. La compétition et l’humiliation engendrées par les systèmes de notation font des dommages parfois irrémédiables à l’estime de soi des enfants (voir les articles de Catherine Guéguen). Il est essentiel de ne pas mettre les jeunes enfants dans des situations où ils se sentiront dévalorisés. Leur estime de soi est en train de se construire, il est alors essentiel de valoriser les efforts, la persévérance sans poser un « diagnostic » ex « tu es nul », « tu es le denier de la classe ».

 

 Raison numéro 5 : les devoirs à la maison sont inutiles

Après une journée d’école, les enfants à qui l’ont a imposé des apprentissages n’ont qu’une idée en tête : jouer et enfin (!) faire ce qui leur plait. Et c’est bien compréhensible. Vouloir leur imposer une heure de devoirs, c’est tout simplement leur enlever l’occasion de se défouler, d’apprendre (enfin!) par le jeu des choses qui les intéressent vraiment. Soyons honnêtes, le moment des devoirs à la maison est un calvaire pour tout le monde. Les parents, se sentant responsables de bien suivre les devoirs de leurs enfants, se mettent souvent la pression. Il faut ruser, marchander pour obtenir d’eux les précieuses minutes d’attention pour finir ces devoirs. Et si, on passait ce même temps, détendus à jouer avec eux, ne risqueraient-ils pas d’apprendre davantage ?

Non je n’accepterai pas d’imposer cette torture à ma famille. Tout simplement parce qu’elle part d’un mauvais constat : si les enfants avaient la possibilité d’appliquer leurs apprentissages dans des activités qui leur plaisaient vraiment, ils consolideraient leurs apprentissages de manière si efficace, qu’il n’y aurait aucun besoin de rajouter des devoirs le soir.

Ceci nous mène à la façon dont les apprentissages sont amenés par l’école.

 

Raison numéro 6 : les enfants apprennent par le jeu et l’expérimentation

Tous les spécialistes le disent, les enfants apprennent par le jeu. Seulement il semble que cette vérité, largement acceptée au Québec, pour la petite enfance, soit complètement oubliée ou ignorée dès que l’enfant entre à l’école. D’un coup, on doit croire que le meilleur vecteur de l’apprentissage est le rabâchage d’informations par un adulte ? Pourquoi ce changement soudain (#peur de l’échec scolaire) ? Il n’y a aucune raison pour que ce qui est vrai à 5 ans ne le soit plus à 7.

Les enfants sont naturellement câblés pour apprendre par le jeu et surtout par l’expérience (voir cet article en anglais et plus généralement les chapitres 6 à 8 du livre «Libre pour apprendre » de Peter Gray). Ceci fait partie inhérente de leur nature profonde.

Pour apprendre, ils doivent pouvoir utiliser tous leur sens, pouvoir toucher, regarder, expérimenter. Ils apprennent par ce qui est concret. Leur demander de retenir des notions abstraites sans lien direct avec ce qui les entoure est tout simplement contre leur nature. Les écoles qui ont adopté l’éducation par « projets » l’ont bien compris. Mais est-ce suffisant ? Si cela vous intéresse, je vous invite à lire les livres de Maria Montessori qui explique parfaitement ces notions.

 

Raison 7 : les cours d’école ressemblent à des prisons

Au nom de la sécurité et du risque 0, tous les arbres, plantes et pelouses ont été retirés des cours de récréation. Les enfants sortent donc pendant leurs courtes récréations dans des cours de béton où tout est gris et uniforme. Or, explorer son environnement naturel est indispensable au développement de l’enfant.

De nombreuses études ont montré que le fait de grimper aux arbres par exemple peut aider au développement moteur, mais également leur développement émotionnel (via l’évaluation des risques) et contribue même à améliorer certaines capacités cognitives comme la mémoire de travail, qui nous permet de retenir une information pendant un cours laps de temps (voir cet article en anglais).

On a largement sous-estimé l’importance de permettre aux enfants d’explorer librement la nature. Ils y trouvent une infinité de possibilités de découvertes, de jeux et d’apprentissages bien plus stimulants que les jeux vidéos ou les programme télévisés. Cela leur permet également de se défouler et de vider leur trop plein d’énergie. Les enfants devraient, dans un monde idéal, pouvoir se promener dans un parc arboré ou mieux dans une forêt chaque jour, aussi longtemps que nécessaire.

 

Alors ceux qui sont arrivés au bout de cet article, sont en droit de se demander, ce que, finalement, je vais faire de ma fille : la mettre dans une école alternative? Une école démocratique? Faire l’école à la maison ou encore me convertir au unschooling?

À vrai dire, rien n’est décidé.

Je vous invite à m’accompagner sur le chemin de la réflexion. Quelle éducation rêvons nous de donner à nos enfants ? Les sciences cognitives peuvent-elles nous aider à faire des choix éclairés ?

Si toutes ces questions vous intéressent, je vous invite à me suivre et à vous inscrire ici, pour recevoir mes prochains articles.

À bientôt !